Point culminant du Massif de la Chartreuse, Chamechaude domine Grenoble du haut de ses 2082 mètres d'altitude.
Depuis son sommet, on peut admirer une grande partie des Alpes, du
Mont Blanc au Vercors. Sur ses pentes, on peut également rencontrer
une sous-espèce de chamois propre au Massif de la Chartreuse.
Première approche
Au départ du Col de Porte, cette courte randonnée va commencer par nous mener sur le "plateau sommital" de
Chamechaude pour ensuite nous conduire à son sommet. Le retour s'effectuera presque par le même itinéraire,
en faisant une petite boucle sur le plateau sommital pour profiter un peu plus longtemps de l'ambiance
particulière du lieu.
Une fois n'est pas coutume, je commence la description de cette randonnée non pas à son départ, mais au début
de ma journée. Donc, comme ne semble pas indiquer l'activité dans laquelle je me lance, aujourd'hui je travaille !
Je suis attendu à 11h30 dans la Drôme pour un séminaire. Mes collègues étant restés sur Paris et devant faire le trajet
le matin même, je mets à profit mon petit week-end jusqu'au bout ! J'ai dormi dans ma voiture, au
Charmant Som, pour être proche du départ de la randonnée
de Chamechaude en me réveillant. "Malheureusement", le nom
"le Charmant Som" m'ayant beaucoup amusé durant la nuit,
je me suis dit que je ne pouvais pas partir sans avoir gravi ce sommet. C'est ainsi que je me suis lancé à l'assaut
de Chamechaude avec plus d'une heure de retard sur mon programme, après une courte randonnée imprévue ...
Réveil matinal à l'Oratoire d'Orgeval, sur
le Charmant Som. La silhouette de Chamechaude
se découpe dans le ciel bleu-nuit.
Après une rapide randonnée au Charmant Som pour profiter
du lever du Soleil, je me rends au Col de Porte pour commencer l'ascension du toit de la Chartreuse.
Le sommet de Chamechaude, vu depuis le Col de Porte. 756 mètres de dénivelé nous en séparent.
Au départ, il suffit de suivre la piste en terre qui part du parking et qui amène au premier panneau de randonnées.
Celui-ci indique le sommet sur la gauche, à 3,6km pour 2h50 de marche ... Pour ma part, il était 8h45, et
pour être à l'heure dans la Drôme je devais rentrer au parking à 10h. Or 8h45 + 2h50 = 11h35 au sommet.
Aïe ! En comptant 1h25 de redescente ça faisait du 13h à la voiture et donc 14h30 dans la Drôme ...
Tant pis, je me suis lancé en pensant louper un repas gracieusement offert par le boulot. Je préférais 1000 fois faire
cette randonnée que de manger à l'oeil ! Mais au final, le temps indiqué était large. Plutôt très large même.
Certes j'ai marché d'un bon pas pour ne pas être trop en retard, mais de là à ne mettre que 2h04 pour
l'aller-retour, je ne m'attendais pas à une telle marge.
Bref, après ce premier panneau, la piste remonte sur un petit domaine skiable et se sépare rapidement en deux branches.
Celle qu'il faut suivre par sur la gauche dans la forêt et est balisée d'un autre panneau de randonnées.
Dans l'ordre de lecture : la piste qui part sur le bas du domaine skiable du Col de Porte, le
premier panneau de randonnée quand on prend à gauche pour la première fois, la deuxième bifurcation sur la gauche et
le panneau de la deuxième bifurcation.
On chemine alors sur une belle piste en terre qui comporte un unique lacet et qui va finir par disparaître subitement,
en cul-de-sac. A cet endroit, il faut prendre le petit chemin qui part vers le haut, indiqué par un autre
panneau de randonnées. On va ainsi de diriger vers la Cabane de Bachasson.
Dans l'ordre de lecture : la piste qui finit en cul-de-sac, le panneau qui indique le chemin à suivre au
niveau du cul-de-sac, le chemin qui part de la piste au niveau du cul-de-sac et un autre panneau qui indique
la Cabane de Bachasson et Chamechaude (sur la droite) à la première intersection
(qui est la seule avant la Cabane de Bachasson) après avoir quitté la piste.
Comme indiqué dans la description de la photo précédente, à l'intersection qui suit il faut prendre à droite, vers
la Cabane de Bachasson. Les arbres feuillus se font de plus en plus rares, jusqu'à disparaître.
Le chemin après l'intersection.Arrivée à la Cabane de Bachasson.
A la Cabane de Bachasson, le chemin va sur la gauche, direction la Folatière (un bloc rocheux en forme de tête de clown).
Au-dessus de la cabane de Bachasson, la forêt laisse place à de nombreuses falaises.
Après quelques lacets, on atteint rapidement la Folatière.
Arrivée à la Folatière. La forme de tête de clown est reconnaissable de loin.
Au pied de la tête de clown, le chemin fait encore un lacet et va bientôt nous amener sur le plateau sommital
de Chamechaude, après un bref passage dans une forêt de conifères.
Le panneau de la Folatière, dans le lacet au pied de la tête de clown.Traversée d'une petite forêt de conifères avant d'atteindre le plateau sommital de Chamechaude.Arrivée sur le plateau sommital de Chamechaude.
Une fois sur le plateau sommital de Chamechaude, à la sortie de la petite forêt, j'ai pris le premier chemin sur la
gauche pour arriver directement au sommet.
Durant la montée sur le plateau sommital, le Soleil se levait tout juste sur la crête, en projetant
mon ombre sur les arbres en dessous.
En continuant, le chemin devient vite rocheux. C'est alors que j'ai eu la chance de voir de très près
les chamois de la Chartreuse (il y a encore peu de temps, ils étaitent considérés comme une sous-espèce
distincte de chamois, aujourd'hui ce n'est plus le cas).
En avançant, on arrive à de grandes barrières métalliques qui bloquent les pierres qui
pourraient tomber plus bas.Le chemin qui devient progressivement rocheux.Un chamois se dessine sur la crête !Puis c'est un petit troupeau qui décide de me doubler quelques mètres au-dessus de moi
(désolé de ne pas avancer assez vite pour vous !).
On arrive finalement en haut de la crête qu'il suffit maintenant de suivre en direction du Nord pour atteindre le sommet.
Un premier passage vertical se passe facilement en s'aidant des mains.
Arrivée sur la crête. On voit le premier passage vertical qui se franchit facilement.
Une courte portion plane mène à un second ressaut, celui-ci beaucoup plus impressionnant. Heureusement, il est
équipé d'un câble qui permet de se hisser facilement au sommet.
Le replat et le second passage vertical.Au pied du passage câblé. Ce n'est pas la montée qui pose problème ...
Au sommet de ce passage, on aperçoit la croix sommitale qui est alors toute proche.
Le sommet vu depuis le haut du passage câblé.Arrivée au sommet de Chamechaude.
Comme d'habitude, un petit tour d'horizon photographique (de gauche à droite) est de mise pour décrire la vue.
On commence en direction du Sud, avec le Massif du Vercors.Zoom sur le Vercors. Au centre de la photo, on voit le Mont Aiguille sur la gauche et
le Grand Veymont (2341 m, point culminant du massif)
sur la droite.Un peu plus à droite, la partie Nord du Vercors, avec le Plateau de Sornin au centre.L'Ouest du Massif de la Chartreuse.En bas on voit le Col de Porte, notre point de départ.Le Charmant Som au premier plan à gauche et les
prémices du Jura en arrière-plan au centre.Vers le Nord de la Chartreuse et le Massif des Bauges. Au font à droite, on voit également
le Mont Blanc.Zoom sur les Bauges. De gauche à droite, on reconnaît
le Mont Granier (près du bord de la photo, en sombre),
la Tournette (premier dôme sur la ligne d'horizon),
le Mont Trelod juste à droite, puis Arcalod
(2217 m, point culminant du Massif des Bauges) et tout au fond, juste sur la droite de ce dernier, on devine
la Pointe Precée (2750 m, point culminant du Massif des Aravis, à 95 km).
Enfin, tout proche du bord droit de la photo, les connaisseurs reconnaîtrons
la Dent d'Arclusaz (sous la ligne d'horizon).Zoom sur le Mont Blanc.La partie Nord du Massif de Belledonne au fond au centre et la Dent de Crolles au premier plan à gauche.
Juste au-dessus à droite de la Dent de Crolles, on devine
le Grand Pic de la Lauzière qui dépasse derrière
le Massif de Belledonne. Dans le creux de crête suivant, on aperçoit également
la Grande Casse.Zoom sur la Grande Casse au centre (3855 m, point
culminant du Massif de la Vanoise) et sur le Grand Pic de la Lauzière
sur le bord gauche de la photo (2829 m, point culminant du Massif de la Lauzière).Au centre on a la partie Sud du Massif de Belledonne avec
le Grand Pic de Belledonne, à gauche en arrière-plan on a
le Massif des Grandes Rousses et au fond à droite on voit une partie du Massif des Ecrins. En bas, au premier plan,
on voit la vallée du Grésivaudan dans la brume.Zoom sur le Massif des Grandes Rousses. Au centre on a
le Pic de l'Etendard (3464 m) et sur sa droite
le Pic Bayle, point culminant du massif (3465 m).Zoom sur le Grand Pic de Belledonne,
point culminant du Massif de Belledonne (2977 m).Zoom sur le Massif des Ecrins. La montagne qui dépasse plus que les autres est
la Roche de la Muzelle (3465 m).On complète le tour d'horizon avec le Massif du Taillefer à gauche et le Massif du Dévoluy au fond au centre.
J'ai profité de mon arrivée au sommet pour prendre mon petit déjeuner. Les chocards on vite flairé le bon plan
et je me suis fait racketter une partie de mes gâteaux !
Un des chocards gloutons.
Du côté du Grésivaudan, la falaise est très abrupte et il vaut mieux éviter de trop se pencher.
Le trou vers l'Est.
Après une bonne pause au sommet, il faut penser à faire demi-tour pour redescendre, surtout pour moi qui était attendu
pour le boulot (si tous les jours de travail pouvaient commencer comme celui-là ...). On reprend donc la direction
du passage câblé, qui est plus difficile à redescendre : dans ce sens, on voit la falaise juste à côté de la partie
basse de la désescalade et on se rend compte que si on se loupe, la chute ne pardonnera pas ... Et pour ne pas aider,
les prises ne sont pas légion sur cette paroi.
Le passage câblé dans le sens de la descente. On voit la forêt, plusieurs centaines de mètres en contrebas,
en haut au centre de la photo.
Après ce passage, qui à lui seul aura valu les notes de 4/5 en engagement et en exposition pour cette randonnée, le
second semble bien ridicule. Ensuite, plutôt que de redescendre par là où l'on est monté, on va continuer de suivre la crête,
pour profiter du plateau sommital du Chamechaude jusqu'au bout.
On voit le chemin du retour qui longe la crête à gauche, et celui par lequel on est arrivé,
en bas à droite.
En suivant ce chemin on passe devant la Brèche Arnaud, qui est l'un des moyens les plus faciles de gravir
Chamechaude par l'Est.
Arrivée à la Brèche Arnaud.La Brèche Arnaud, qui permet de franchir "facilement" la falaise de la face Est.
Le sentier fait progressivement demi-tour pour revenir en bas du plateau sommital et
on rejoint bientôt le chemin par lequel on est arrivé.
Retour en bas du plateau sommital de Chamechaude. On voit le chemin de l'aller sur la droite.
La suite est relativement simple : on redescent le même chemin qu'à la montée. On repasse donc à la Folatière,
puis à la Cabane de Bachasson, puis on revient dans la forêt qui va nous ramener au Col de Porte.
Retour à la Folatière, avec sa tête de clown si caractéristique.Retour à la Cabane de Bachasson.L'eau issue de la source toute proche de la Cabanne du Bachasson (la source du Bachasson).Dans l'ordre de lecture : la bifucration sous la Cabane du Bachasson, où il faut prendre à droite pour
revenir sur la piste, le lacet du retour sur la piste, la piste qui redescend au Col de Porte et retour sur
le domaine skiable du Col de Porte.
Une fois de retour sur le domaine skiable, il ne reste plus que quelques minutes de marche.
Retour au Col de Porte.
Avant de repartir, on se retourne une dernière fois sur notre sommet du jour, Chamechaude, le toit de la Chartreuse.
Un dernier regard sur Chamechaude avant de repartir.
Voilà, c'est ainsi que s'achève cette randonnée, courte mais assez physique et surtout très belle.
Qui plus est, cet itinéraire présente l'avantage d'être très facile techniquement
(hormis la redescente du passage câblé), ce qui rend l'ascension assez rapide malgré le dénivelé.
Pour la petite histoire, je suis finalement arrivé avec moins de 45 minutes de retard dans le Drôme,
le repas commençait tout juste et je n'ai donc rien manqué. Ouf !