Les Pointes d'Orient
Les Pointes d'Orient sont sur la ligne de crête de la Sétaz. En apparence inaccessibles vues d'en bas, il est pourtant possible d'y monter relativement facilement.
Première approche
Le but de cette randonnée est la pointe à 2942 mètres d'altitude, celle où se trouve la borne IGN. Après avoir désespérement cherché l'itinéraire d'été sur Internet, je n'ai rien trouvé. Seule une page décrivait la sortie à ski de randonnée. J'ai ainsi pu avoir une idée globale, mais rien de très précis, le terrain étant très différent sans neige. J'ai donc demandé à quelques Valloirins s'ils savaient y monter, mais encore une fois, personne n'y était allé ni ne savait y aller. C'est donc avec une grande appréhension que je me suis lancé dans l'itinéraire hivernal, c'est à dire par le Plan des Moutons, le Pas de la Sétaz Vieille, puis en suivant la crête jusqu'au sommet. Je craignais de rencontrer des à-pics vertigineux entre le Pas de la Sétaz Vieille et le sommet, mais au final je m'étais inquiété pour rien : la crête a une forme de gouttière et on se sent plutôt en sécurité. La redescente s'effectue par le même itinéraire.
Les Pointes d'Orient vues depuis le Col du Galibier.
Zoom sur la pointe que l'on va atteindre.
Itinéraire à suivre
La randonnée commence à Bonnenuit. L'idéal est de se garer sur le "grand" parking sur la gauche de la route en montant, au niveau de l'entrée du restaurant "La Poutre". Un peu après ce parking, il faut rejoindre le chemin sur la gauche, qui passe à la croix que l'on voit depuis notre point de départ.
La croix depuis le parking. Au-dessus on voit les Pointes d'Orient.
Le chemin qui passe vers la croix.
Une fois sur ce chemin, il faut aller jusqu'à la croix puis une trace par dans les prés sur la droite (la trace est encore probablement balisée en orange puisqu'elle sert au Trail du Galibier). On quitte alors définitivement les chemins, jusqu'au retour au même endroit. Sans compter cette dizaine de mètres, on peut donc dire que cette randonnée se fait intégralement hors sentiers.
Vue sur la montée une fois arrivé dans le pré. On va aller au Plan des Moutons, juste derrière le point le plus bas au centre de la photo (ce n'est pas un col, même si vu d'ici ça y ressemble fortement).
La montée au Plan des Moutons va se décomposer en trois parties plus verticales entrecoupées de replats. Pour y arriver, c'est simple, il suffit d'aller plus ou moins droit sur l'objectif. Pendant que l'on commence à monter, on peut admirer une belle arche rocheuse derrière nous, sur la Haute Paré.
L'arche rocheuse sur la Haute Paré.
Le premier "mur" est le moins pentu et se passe donc le plus facilement. En arrivant vers sont sommet, on a une belle vue sur le vallon des Aiguilles d'Arves.
Vue en arrière aux alentours du sommet du premier "mur". De gauche à droite on voit la Haute Paré, les Aiguilles d'Arves, l'Aiguille de l'Epaisseur et la Pointe des Ratissières.
Le deuxième "mur" est un peu moins long mais comporte un passage plus vertical.
Le deuxième "mur" vu depuis le sommet du premier. On voit que le replat intermédiaire n'est pas très long. Généralement, je passe sur la droite du ruisseau que l'on voit au centre de l'image. Il faut ensuite arriver en bas à gauche du gros rocher sombre que l'on voit en haut de la photo.
Regard en arrière en haut du deuxième "mur". D'en bas on ne voyait que de l'herbe. D'en haut on voit que le sol est en fait constitué de "marches" terreuses.
Quand on arrive en haut du deuxième "mur", le second replat est encore moins long que le premier et on se trouve donc directement au pied de la dernière difficulté (pour rejoindre le Plan des Moutons). Il faut alors remonter une première pente en éboulis jusqu'au pied de la première barre rocheuse.
Au pied du dernier "mur", le plus impressionnant.
Entre les barres rocheuses, le chemin à suivre serait assez complexe à expliquer, un dessin sera donc d'une grande utilité.
Le chemin à suivre. Au début c'est assez évident, puis à l'endroit ou le trait rouge part le plus sur la droite, on passe la barre rocheuse grâce à une vire. On arrive alors au pied des cheminées qu'il faut remonter.
Jusqu'à la vire l'itinéraire n'est pas trop impressionnant, puis la pente se fait plus raide, avec en plus des endroits très verticaux dus aux barres rocheuses. Dans toute cette zone, les edelweiss sont omniprésentes.
Des edelweiss dans le "mur" final.
La vire sur la dernière barre rocheuse.
Une fois en haut de la vire, il y a une pente herbeuse qui mène aux cheminées. Si l'herbe est humide, le risque de chute est alors très grand. Il faut avancer avec grande précaution. Pour les cheminées je prends généralement celle qui se trouve directement au-dessus quand on sort de la vire. Dans sa partie basse, un piton rocheux la sépare en deux parties. Le mieux est de passer sur le droite du piton rocheux et lorsque la cheminée se re-sépare en deux, prendre l'option de gauche qui est nettement moins large et qui permet de se tenir aux parois rocheuses de chaque côté. On se sent ainsi plus en sécurité.
Au pied des cheminées, le passage sur la droite du piton rocheux.
Une fois ce passage des cheminées terminé, on débouche enfin sur le Plan des Moutons. On peut y faire une petite pause avant de repartir vers le col que l'on voit au fond à droite : le Pas de la Sétaz Vieille.
Le Plan des Moutons, petit plateau paisible, caché sur la ligne de crête de la Sétaz.
Vue depuis le Plan des Moutons : de gauche à droite, la Pointe des Lauzettes, l'Aiguille d'Argentière, les Aiguilles d'Arves, l'Aiguille de l'Epaisseur et la Pointe de Pierre Fendue et ensoleillée devant cette dernière, la pointe des Ratissières.
On reprend donc notre itinéraire en direction du Pas de la Sétaz Vieille qui s'atteint très rapidement.
La fin de la montée au Pas de la Sétaz Vieille.
Une fois au Pas de la Sétaz Vieille on est alors à l'endroit que je craignais tant. J'étais déjà redescendu de l'autre côté plusieurs fois en faisant le tour de la Sétaz par le Plan des Moutons et le Pas de la Sétaz Vieille (la redescente est d'ailleurs assez impressionnante au début), mais je n'avais jamais été vers les Pointes d'Orient. Et en voyant ce qui se trouvait derrière moi durant la descente, rejoindre ces pointes ne semblait vraiment pas aisé.
Vue sur la Vallée de l'Aiguille Noire depuis le Pas de la Sétaz Vieille. Au fond on voit le Mont Thabor, ainsi que la Pointe de la Pissine juste devant. Sur la gauche de cette pointe se trouve le Passage de la Pissine. Sur leur droite on voit également la Roche Château.
La descente depuis le Pas de la Sétaz Vieille : le début est assez technique.
Mais dans notre cas, depuis le Pas de la Sétaz Vieille, pour rejoindre les Pointes d'Orient, il faut rejoindre la crête sur la droite. On attaque alors la pente en éboulis en espérant qu'il n'y aura pas trop de difficultés.
Il faut monter cette pente, sur la droite depuis le Pas de la Sétaz Vieille. Une fois au niveau de la pointe un peu à la gauche du centre de la photo, on part légèrement sur la droite pour continuer de monter sans redescendre de l'autre côté. La pente redevient alors herbeuse et plus stable.
Au niveau de la première pointe citée sur la photo précédente. On voit que le sol ne tient pas du tout.
Vue sur le Rateau Vieux (au centre) lorsque le pente redevient plus stable.
Regard en arrière vers le Pas de la Sétaz Vieille quand la pente redevient plus stable. Ca monte avec les mains !
Je ne le savais pas en faisant la randonnée, mais ce passage est en fait le plus impressionnant de la deuxième partie de l'itinéraire (entre le Pas de la Sétaz Vieille et les Pointes d'Orient), et il l'est nettement moins que certains endroits pour arriver au Plan des Moutons.
En continuant de monter en restant plutôt sur le versant Est de la pente (vers la Vallée de l'Aiguille Noire), on arrive bientôt en vue d'un vallon suspendu (un petit vallon sur la crête), qu'il faut alors rejoindre.
Vue sur le vallon suspendu, dont l'existence est insoupçonnable avant d'y arriver. En haut à droite de la photo se trouve un petit pic rocheux, c'est le point à 2825 mètres d'altitude sur les cartes IGN.
On remonte ensuite ce vallon jusqu'à son sommet, où la pente devient alors presque plate.
Dans le vallon suspendu.
En haut, la crête reste toujours un peu creuse en son centre. On va alors passer au pied de la Pointe des Rateaux avant de continuer sur la crête vers la pointe suivante, plutôt blanche.
La Pointe des Rateaux (au centre).
Au pied de la Pointe des Rateaux. La pointe blanche est au centre de la photo (même si elle ne semble pas très blanche sur cette photo).
On passe ensuite sur la droite de cette pointe blanche et on voit enfin notre objectif : c'est la pointe suivante, beaucoup plus sombre. Une barre rocheuse semble en interdire l'accès, mais en s'en approchant, on découvre qu'une brèche permet de la franchir.
Vue sur notre sommet depuis la droite de la pointe blanche. On voit bien la différence de couleur entre les deux pointes sur cette photo. La brèche se trouve sur la gauche de la photo, cachée par les roches blanches.
La brèche qui franchit la dernière barre rocheuse.
Une fois la brèche franchie, il suffit de remonter jusqu'au sommet, marqué par une borne IGN et un poteau plein de clous.
Vue vers le bas après avoir passé la brèche et être monté sur la barre rocheuse.
Vue sur le sommet après avoir passé la brèche.
Arrivée au sommet.
Le poteau clouté sommital.
Depuis le sommet la vue est magnifique, voici un petit tour d'horizon en photo pour vous la présenter (de droite à gauche).
Au fond on voit le Grand Perron des Encombres. Sur la gauche, dans l'ombre, la Grande Chible. Sur la droite on voit également le Crey du Quart et au premier plan, le haut du cirque du Plan des Moutons.
Zoom sur la Grande Chible. Juste sur sa droite, dans la lumière, on voit la Pointe d'Emy.
Beaucoup de choses sur cette photo ! Les Aiguilles d'Arves au centre, l'Aiguille de l'Epaisseur et la Pointe de Pierre Fendue sur leur droite, puis le Mont Pellard et le Gros Grenier et enfin, presque sur le bord droit de la photo, la Roche du Bonhomme. Sur la gauche des Aiguilles d'Arves, on voit les Aiguilles de la Saussaz, le Glacier Lombard et l'Aiguille du Goléon (au fond). Devant légèrement à droite cette dernière se trouve l'Aiguille d'Argentière. En bas au centre on voit la Haute Paré.
Zoom sur les montagnes du Massif des Arves citées précédemment.
Au centre : la Roche Olvéra, au fond dans la lumière : le Pic des Trois Evêchés, sur la droite : la Pointe des Lauzettes, sur sa gauche : le Pic Blanc du Galibier qui se détache assez mal devant la Meije.
Le Grand Galibier au centre et le Col de la Ponsonnière sur la gauche de la photo.
La suite des Pointes d'Orient au premier plan et la Pointe des Cerces au fond. On voit encore le Col de la Ponsonnière sur la droite de la photo. Sur la gauche, on voit une tache bleue : c'est le Lac Rond (le lac central des 3 Lacs).
L'aiguille Noire et le Col de la Plagnette à sa droite. Sur la ligne d'horizon à un quart du bord gauche de la photo, le Rocher de la Grande Tempête.
Zoom sur le Rocher de la Grande Tempête.
Sur la ligne d'horizon, de droite à gauche : le Mont Thabor, la Pointe de Terre Rouge, la Roche Noire, le Col des Marches (col dans l'ombre d'un nuage), puis la Pointe de la Sandonière (dans l'ombre d'un nuage elle aussi). Sur la ligne de crête sous la ligne d'horizon on voit (mal), de droite à gauche : la Roche Château, la Pointe de la Pissine et le Passage de la Pissine (à droite de l'ombre au centre de la photo). En bas de la photo, au premier plan on voit le Rateau Vieux.
Zoom sur le Mont Thabor. Sur le bord gauche de la photo on voit la Pointe de Terre Rouge. En bas à droite du Mont Thabor, on voit la Roche Château.
Un peu plus sur la gauche par rapport à la photo précédente, on voit toute la crête du Pas des Griffes au Crey du Quart (de l'ombre au centre de la photo jusqu'à l'ombre à gauche). Tout au fond on voit le Massif de la Vanoise.
Enfin, en bas dans la Vallée de Valloire, on voit Bonnenuit et le parking où l'on s'est garé.
Zoom sur Bonnenuit et le parking.
Après une bonne pause et un bon repas, il faut redescendre. Si les skieurs rentrent par les impressionnants couloirs comme celui que l'on voit deux photos en arrière, on va se contenter de revenir par le chemin de l'aller. On redescend donc la crête vers la brèche, puis on contourne la pointe blanche et on passe devant la Pointe des Rateaux pour revenir au sommet du vallon suspendu.
Retour à la pointe blanche.
Retour à la Pointe des Rateaux. La crête reprend sa forme de gouttière.
Regard en arrière au niveau de la Pointe des Rateaux. Ici et dans le vallon suspendu, l'ambiance est très "minière".
On redescend ensuite le vallon suspendu et on revient au-dessus du Pas de la Sétaz Vieille.
Redescente du vallon suspendu.
A la sortie du vallon suspendu, en direction du Pas de la Sétaz Vieille.
En arrivant au-dessus du Pas de la Sétaz Vieille, on a une belle vue sur le Plan des Moutons.
Vue sur le Plan des Moutons en revenant au Pas de la Sétaz Vieille.
La redescente au Pas de la Sétaz Vieille s'effectue par le même chemin qu'en montant. De même pour revenir au Plan des Moutons.
Redescente sur le Pas de la Sétaz Vieille.
Le Plan des Moutons depuis le Pas de la Sétaz Vieille.
Retour au Plan des Moutons. De gauche à droite on voit l'Aiguille d'Argentière, les Aiguilles d'Arves et l'Aiguille de l'Epaisseur.
Une fois de retour au Plan des Moutons, il ne reste "plus" qu'à redescendre sur Bonnenuit, encore une fois par le même itinéraire qu'à la montée (tout en étant très prudent).
Redescente par la même cheminée qu'à la montée.
Retour au piton rocheux en bas de la cheminée.
Retour à la vire pour passer la barre rocheuse. Mieux vaut ne pas se tromper de chemin, la chute serait fatale !
Regard en arrière quand on se trouve en bas du "mur final" ("mur final" pour arriver au Plan des Moutons). La vire est juste au-dessus de Sébastien (en noir).
Il faut maintenant redescendre le deuxième "mur", la dernière difficulté.
Vue vers Bonnenuit depuis le haut du deuxième "mur".
Regard en arrière en bas du deuxième "mur".
Le premier "mur" (le dernier en redescendant) est quant à lui beaucoup moins pentu que les autres et ne présente aucune difficulté. Il se redescend donc très facilement et assez rapidement. En bas, les arbres marquent la fin de la randonnée.
Retour vers le bas du premier "mur". Les arbres se rapprochent !
Les arbres en bas du premier "mur". Le parking est alors tout proche.
Une fois de retour aux arbres, la randonnée est presque finie. Il ne reste plus qu'à rejoindre la croix sur le chemin, puis le parking.
Retour à la croix au-dessus du parking.
Retour au parking.
Avant de repartir, on se retourne une dernière fois vers le sommet.
Dernier regard vers le sommet avant de repartir.
C'est ainsi que se termine cette randonnée qui tend fortement vers l'alpinisme. Elle peut servir de bonne initiation avant de se lancer dans d'autre itinéraires plus impressionnants, avec de longs passages sur crêtes ou de longues descentes très pentues en éboulis, comme la Grande Chible, l'Aiguille du Goléon, la Roche du Bonhomme ou la Pointe de Pierre Fendue par l'Aiguille de l'Epaisseur.
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
5h 48min
Distance
8.79 km
Dénivelé
1224 m
Altitude max
2942 m
Altitude min
1758 m
Secteur
Valloire
Massif
Cerces
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
Au début les pentes sont très fortes, puis le terrain devient très accidenté : des bâtons ne feraient que vous gêner.
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